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Une personne consulte les principales tendances qui influenceront les investisseurs en 2023.

Quatre tendances à suivre pour les investisseurs canadiens en 2023

Rédigé par Cynthia Leach | Publié le 9 janvier 2023

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Les équipes Services économiques et leadership avisé RBC ont publié une version initiale du rapport suivant le 7 décembre 2022, sous le titre « Navigating 2023: Canada in the cross currents » (Se frayer un chemin en 2023 : le Canada aux prises avec des contre-courants).

L’économie mondiale, qui doit encore composer avec les contrecoups de la COVID-19, voit surgir de nouveaux obstacles devant elle : resserrement structurel des marchés du travail, hausse des taux d’intérêt, augmentation des coûts liés à l’émission de gaz à effet de serre, baisse des gains découlant du commerce, et préparation déficiente en matière de sécurité énergétique et de défense nationale.

L’année 2023 ne sera pas sans difficulté, mais elle ne sera pas complètement sombre non plus. L’inflation redescendra fort probablement plus près de sa cible, et la récession devrait être modérée dans la plupart des économies avancées. Les changements structurels sont des occasions d’investir dès maintenant dans le climat, le capital et les gens. La coopération entre les nations européennes et occidentales pourrait continuer de faire régresser la position de la Russie en Ukraine. En outre, la faible croissance économique pourrait inciter des pays à s’éloigner du précipice devant le besoin de calmer les tensions géopolitiques.

Tout cela fera de 2023 une année de volatilité tandis que l’économie mondiale passera à l’ère post-pandémie.

On se demande comment le Canada s’y prendra pour trouver sa place dans la nouvelle économie, attirer des talents alors que les marchés du travail sont étroits et changeants, et établir de nouvelles industries de croissance en matière de climat et de technologies de pointe. D’une certaine manière, il devra encore et toujours trouver un moyen de gérer les tensions géopolitiques qui opposent les géants économiques sans se faire piétiner ni prendre au dépourvu.

Voici quelques-uns des thèmes à prendre en compte à l’aube de 2023.

La tâche la plus difficile reste à venir pour la Banque du Canada

L’élaboration de la politique monétaire nécessite toujours un acte de foi. L’activité économique réagit assez rapidement aux modifications de la politique, bien avant que celles-ci ne produisent l’effet escompté sur l’inflation. Autrement dit, la Banque du Canada devra faire preuve d’habileté à maintenir les taux d’intérêt à un niveau suffisamment élevé pour que les cibles d’inflation de base demeurent atteignables, mais elle devra aussi les freiner avant que trop de tensions désinflationnistes ne se manifestent.

La tâche est plus ardue de nos jours. Le Canada n’a pas connu une inflation aussi élevée depuis 30 ans ni une hausse aussi marquée des anticipations inflationnistes. Les ménages sont beaucoup plus endettés. Pour la première fois de son histoire, la banque resserre sa politique tout en allégeant son bilan par un resserrement quantitatif. Les dépenses publiques sont grandes. Divers facteurs sous-tendent la conjoncture ou en traduisent les difficultés, notamment les prix élevés de l’énergie, l’instabilité des chaînes d’approvisionnement et le resserrement des marchés du travail.

Par ailleurs, nous pensons que la banque se trouve au sommet ou presque de son cycle de resserrement. L’année 2023 pourrait être marquée par quelques secousses, dans la foulée des rajustements de la banque visant à durcir graduellement sa politique ou à ramener les taux à un niveau plus neutre. La solidité des bilans des ménages et des sociétés et la nouvelle dépréciation de la monnaie par rapport au dollar américain pourraient stimuler les dépenses et l’inflation. Par ailleurs, la consommation des ménages risque de présenter une plus grande sensibilité aux hausses des taux d’intérêt, ce qui entraînera un recul de la consommation à court terme.

Lorsque les taux commenceront à se rapprocher du niveau neutre, la décision la plus difficile consistera à déterminer le moment où il faudra passer à un cycle d’assouplissement total. La banque voudra éviter des faux départs. À mesure que la croissance négative commencera à se concrétiser au début de 2023, la banque se concentrera sur les données objectives sur l’inflation et ne changera probablement pas de cap. Cependant, si l’année s’accompagne de nouvelles pertes de production, de chômage et de recul de l’inflation de base, la banque devra envisager de faire le saut vers la fin de l’année.

Une prise en compte apparaîtrait-elle dans le secteur immobilier?

La hausse des taux d’intérêt, le ralentissement des ventes de propriétés et la faiblesse de la croissance mettront le secteur du logement à l’épreuve. La frénésie immobilière pendant la pandémie a accru les vulnérabilités économiques. La proportion de nouveaux titulaires de prêts hypothécaires hautement endettés, d’hypothèques à taux variable et d’investisseurs nationaux a augmenté. Le ratio des prix des maisons par rapport aux revenus moyens a grimpé en flèche.

L’activité sur le marché du logement et les prix des maisons sont en recul depuis le printemps. D’autres répercussions sont à venir. Les ratios d’endettement monteront durant l’année prochaine, car les renouvellements d’hypothèques s’accompagneront de hausse des taux d’intérêt. Le taux de chômage élevé complique le service de la dette pour une partie des ménages.

Les ménages lourdement endettés sont plus susceptibles de réduire leur consommation de manière significative et certains d’entre eux risquent de faire défaut sur leur dette. Nous prévoyons une remontée des taux de défaillance des ménages, qui étaient descendus à partir de 2020 à la moitié du taux d’avant la pandémie. Compte tenu de la flambée de l’inflation, de la perte de confiance et de l’effet de richesse liés au déclin de la valeur des propriétés et des actions, les dépenses et l’activité immobilière poursuivront leur repli. Cependant, cette tendance devrait être freinée par le bilan global encore solide du secteur des ménages et par la pénurie structurelle de logements dans les grandes villes.

D’autres fissures pourraient apparaître, surtout si les taux d’intérêt s’élèvent à un niveau inattendu. Un revirement soudain des attentes relatives aux prix des maisons, un rajustement des hypothèques à taux variable provoquant davantage de défaillances d’emprunteurs, un affaiblissement de la confiance ou un changement de comportement des spéculateurs... tous ces éléments pourraient obliger les institutions financières et les autorités réglementaires à réagir pour limiter les dégâts. Toutefois, un choc des revenus négatif rare et considérable pourrait se solder par un dénouement désastreux : les nombreux cas de défaillance d’emprunteurs et de ventes forcées de maisons exercent une forte pression baissière sur les prix des propriétés et sur la croissance économique.

Un contexte favorable aux technologies propres

Les entreprises sont confrontées à des signaux contradictoires en matière de placement. D’un côté, on trouve des marchés du travail tendus, des mesures incitatives gouvernementales et de nouvelles occasions; d’un autre côté, les taux d’intérêt et l’impôt sur les sociétés sont en hausse, et certaines entreprises éprouvent toujours des difficultés à faire des affaires.

La contradiction entre les signaux est encore plus marquée dans le domaine du climat.

Les conversations passionnantes sur le climat pendant l’année passée pourraient se ternir au contact de dures réalités. La conjoncture macroéconomique nuira à la rentabilité des projets qui faisaient déjà face à des difficultés. Les technologies propres tendent à être en proie à des risques liés à la technologie, à la demande et à la réglementation. À ce jour, la somme de 10 G$ à 20 G$ investie dans le domaine du climat est loin de répondre aux besoins de 35 G$ par année d’ici 2030 et d’au moins 80 G$ par année d’ici 2050.

Certains signes indiquent toutefois que le climat pourrait surpasser les marchés. Les flux de capital-risque vers les technologies propres se maintiennent malgré le déclin de l’ensemble des marchés. Les sociétés et les autorités réglementaires ont fait preuve d’une plus grande rigueur en ce qui concerne les informations fournies par les sociétés et leurs engagements en matière d’émissions. Par ailleurs, la géopolitique stimule l’intérêt pour les énergies propres.

Le gouvernement fédéral a également l’intention de mettre l’accent sur le climat et de s’aligner sur les mesures prises par les États-Unis. Il a récemment annoncé une série de technologies admissibles à de nouveaux crédits d’impôt pour les investissements dans les technologies propres, en plus d’autres initiatives fiscales, financières et réglementaires qui entreront en vigueur en 2023. Les collectivités autochtones participent de plus en plus en tant que partenaires aux nouvelles infrastructures vertes, apportant ainsi une crédibilité et une prévisibilité environnementales.

Le climat peut certes enregistrer des résultats supérieurs, mais il sera probablement très dépendant de la technologie, ce qui entraînera un autre sous-investissement relatif dans les technologies de réduction de pollution plus risquées qui seront indispensables à l’avenir. Même un rendement excédentaire dans ce segment pourrait ne pas permettre d’atteindre la cible des dépenses climatiques à l’échelle nationale. Et comme elles ne représentent qu’une partie des 221 G$ d’investissement non résidentiel annuel des entreprises, de fortes dépenses pour le climat ne suffiraient pas à corriger les piètres résultats des investissements des entreprises au Canada.

Redoubler d’efforts pour améliorer les compétences

La population en âge de travailler née au Canada étant en déclin depuis plus de dix ans, l’immigration a servi à remédier aux pénuries de main-d’œuvre. L’an prochain, les gouvernements et les entreprises devraient redoubler d’efforts en faveur d’une autre mesure politique : le développement des compétences.

Les pénuries de main-d’œuvre au Canada peuvent être particulièrement graves en raison de la pandémie, mais le resserrement du marché du travail devrait se poursuivre au-delà de la prochaine récession. Le manque de personnes en âge de travailler et l’évolution de la demande de compétences en lien avec l’essor de l’automatisation, du placement vert et d’autres facteurs conduiront à un déséquilibre chronique entre les postes à combler et les travailleurs.

Le gouvernement fédéral a progressivement relevé les objectifs en matière d’immigration à partir de 2019, de façon à accueillir 2,7 millions de nouveaux résidents permanents d’ici 2035. Le Canada devra attirer ces résidents permanents dans un contexte mondial où la concurrence pour les talents est de plus en plus vive. Cependant, l’introduction d’immigrants dans le pays n’est qu’une partie du processus. L’accès à un logement abordable, la mobilité et l’intégration au marché du travail constituent d’autres défis.

Compte tenu des limites à l’absorption d’un plus grand nombre d’immigrants au-delà des objectifs actuels, du moins à court terme, les compétences seront davantage mises de l’avant en 2023 afin de mieux apparier les immigrants et les travailleurs nationaux qualifiés aux besoins du marché du travail dans l’ensemble des emplois et des aptitudes. Les travailleurs au Canada bénéficient de l’un des meilleurs niveaux de formation en cours d’emploi, mais cette offre est bien moindre pour les travailleurs plus âgés, peu qualifiés et les employés de petites entreprises. Des mesures incitatives sont prises par le gouvernement pour encourager le perfectionnement professionnel en milieu de carrière auprès des chefs de file internationaux. Le Canada dispose également d’une série de bassins de talents inexploités, composés notamment de femmes, d’Autochtones, d’immigrants et de minorités visibles qui pourraient accroître la taille de l’économie.

Cynthia contribue à façonner les récits et à définir le programme de recherche autour des analyses prospectives sur l’économie et les politiques de l’équipe Services économiques et leadership avisé RBC. Elle s’est jointe à l’équipe en 2020.

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