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Ce qui explique la récente flambée des prix de l’or

Rédigé par L'équipe Investisseur Inspiré

Publié le 12 novembre 2025

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L’or n’a jamais été un actif qui respecte les règles habituelles du marché, mais sa dernière remontée a été tout simplement extraordinaire. Le métal précieux a bondi de plus de 50 % au cours de la dernière année et a atteint un sommet record le 21 octobre1, surpassant même certains poids lourds technologiques.

Puis, il y a eu un repli. Après avoir gagné environ 1 000 $ US l’once entre le 1er septembre et le 20 octobre2, l’or a cédé une partie de ses gains en quelques jours à la fin du mois d’octobre. « Personne n’est heureux que le prix ait chuté, mais je pense que nous sommes un peu soulagés », reconnaît Jeffrey Schok, premier gestionnaire de portefeuille à RBC Gestion mondiale d’actifs, qui est responsable du Fonds mondial de métaux précieux RBC. « Lorsque l’on assiste à une remontée aussi rapide, on sait qu’elle se terminera éventuellement. »

M. Schok n’estime pas pour autant que l’or a atteint sa limite. Au contraire, il croit plutôt que son cours pourrait encore monter. Les facteurs fondamentaux qui soutiennent l’or restent solides, explique-t-il, notamment les achats des banques centrales, les préoccupations à l’égard de la dette publique et l’ajout de l’or dans les portefeuilles de grandes institutions.

Voici quelques-uns des principaux éléments que M. Schok suggère de surveiller en ce qui concerne le marché de l’or.

Ce qui suscite l’intérêt pour l’or
Selon M. Schok, l’or est depuis longtemps une valeur refuge en période de turbulences sur le marché, compte tenu de sa capacité à protéger les investisseurs contre l’érosion du pouvoir d’achat. À l’inverse, les monnaies fiduciaires se déprécient habituellement en raison de l’inflation et de l’expansion de la masse monétaire. Un panier de biens qui aurait été acheté avec de l’or il y a un siècle vaut toujours à peu près la même quantité d’or aujourd’hui. Il en va autrement pour la monnaie papier, qui perd de la valeur par rapport à l’or au fil du temps3.

Selon M. Schok, quelques préoccupations croissantes alimentent la reprise de l’or. La dette des États-Unis a franchi la barre des 38 000 milliards de dollars4, tandis que le ratio de la dette nette au PIB du pays a atteint 125 % le 6 novembre, soit le double de son niveau en 20075. Cette situation, combinée à l’évolution des politiques tarifaires et aux tensions géopolitiques, a perturbé le commerce mondial et soulevé des questions au sujet de la durabilité institutionnelle de la dette américaine, en l’absence d’engagements à réduire la dette ou à ne pas la laisser augmenter sans cesse. Cela a pour effet de réduire la valeur du dollar américain par rapport à un panier de devises mondiales. « Les investisseurs sont réellement préoccupés et se tournent vers l’or comme solution de rechange, explique M. Schok.

Ce qui rend cette remontée particulièrement inhabituelle, c’est qu’elle ne s’est pas inscrite dans les tendances traditionnelles. L’or évolue souvent à contresens des actions et s’affaiblit lorsque les taux d’intérêt réels et le dollar sont élevés, mais cela ne s’est pas produit cette fois-ci.

Selon M. Schock, l’or a également attiré l’attention de nombreux investisseurs de premier plan, qui remettent en question le portefeuille traditionnellement composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations au profit d’une répartition qui comprend de l’or. Compte tenu de la taille de certains de ces possibles investisseurs institutionnels et fortunés, la demande accrue pour le métal jaune pourrait être si importante qu’elle aura une incidence positive sur les prix de l’or au fil du temps. « Les vannes ne se sont pas encore ouvertes, précise M. Schok. Il y a des organisations et des familles qui n’ont jamais possédé d’or auparavant et qui commencent maintenant à y investir. Ce processus pourrait prendre six ou neuf mois, voire un an, mais il est possible que les prix continuent d’augmenter. »

Ce qui pousse les banques centrales à acheter de l’or
Un autre facteur qui distingue cette remontée de celles observées lors de cycles précédents est le rôle que jouent les banques centrales en tant qu’acheteurs d’envergure. Cette nouvelle tendance a commencé avec la guerre en Ukraine, selon M. Schok, lorsque les gouvernements ont constaté que la Russie a soutenu son économie en puisant dans ses réserves d’or après avoir été sanctionnée et exclue du système bancaire mondial.

Les banques centrales n’achètent pas de l’or pour les mêmes raisons que les investisseurs en général. Elles le font pour des raisons stratégiques, cherchant à diversifier leurs réserves de change par rapport au dollar américain. Pour elles, le prix importe peu si elles peuvent réduire leur dépendance à l’égard d’une seule monnaie. M. Schok souligne que les réserves d’or de la Chine sont passées d’environ 3 % à 7 % ou 8 % dans les dernières années6. Ce pourcentage est inférieur à la moyenne des réserves des banques centrales, qui est d’environ 20 %, et cette dernière pourrait continuer d’augmenter.

Ce qui pourrait ralentir la hausse
Même si les facteurs fondamentaux qui soutiennent la hausse de l’or restent solides, M. Schok estime que la tendance pourrait s’inverser dans certaines conditions. Si les tensions géopolitiques devaient s’atténuer ou si la confiance à l’égard des institutions américaines s’améliorait, la demande de valeurs refuges qui incite les investisseurs à se tourner vers l’or pourrait s’affaiblir. Toutefois, une reprise de l’inflation qui forcerait la Réserve fédérale américaine à relever les taux plutôt qu’à les réduire constituerait probablement une plus grande menace. Des ventes massives d’actions auraient également un effet négatif sur l’or, car les investisseurs procéderaient à des ventes pour accroître leurs liquidités.

Malgré le récent repli, M. Schok reste confiant à l’égard de l’or, du fait principalement de l’évolution du secteur minier au fil du temps. Il explique que, lors de la remontée marquée qui a pris fin en 2011, les sociétés aurifères cherchaient à croître à tout prix. Il en a résulté des acquisitions douteuses et des projets de construction qui n’ont pu être réalisés qu’à des prix exagérés. Lors cette remontée, laquelle a commencé dès 20197, le secteur semble avoir fait preuve de beaucoup plus de retenue : la rémunération de la direction est maintenant liée aux rendements plutôt qu’à la croissance et les sociétés réalisent désormais leurs projets par phases plutôt que de tout construire d’un seul coup. M. Schok se montre rassurant : « Même si le prix de l’or chute, les entreprises ne sont pas exposées à aussi grand risque. Le secteur de l’or peut composer avec un prix beaucoup plus bas et tout de même très bien se porter. »

Comment investir dans l’or
Si vous êtes un investisseur qui cherche à ajouter une exposition à l’or à son portefeuille, vos options vont de l’or physique aux FNB qui suivent le cours du métal, en passant par les actions de sociétés minières et de prospection. Les actions aurifères, mesurées par l’indice aurifère S&P/TSX, ont fait bonne figure cette année. L’indice a progressé de 107 % du début de l’année au 6 novembre, contre 51 % pour l’or, ce qui montre que les gains des actions de sociétés minières peuvent être accentués lorsque le prix de l’or augmente8. Si vous souhaitez investir dans certaines sociétés, il est judicieux de faire des recherches sur leurs actifs, leur équipe de direction et leur emplacement. Vous pourriez également investir dans des fonds communs de placement ou des FNB qui offrent une exposition diversifiée à plusieurs sociétés.

M. Schok s’attend à ce que les facteurs qui alimentent la remontée de l’or persistent. Les banques centrales continueront probablement de diversifier leurs réserves, les investisseurs pourraient encore s’écarter de la composition traditionnelle des portefeuilles et l’incertitude géopolitique devrait se poursuivre. « Il s’agit de paramètres fondamentaux qui influeront longtemps sur le prix de l’or », conclut-il.

  1. Google Finance, “Gold Continuous Contract” (en anglais seulement), « Contrat continu sur l’or » (traduction libre), novembre 2025
  2. S&P Capital IQ
  3. World Gold Council, “The International Monetary System and the Canary in the Goldmine” (en anglais seulement), « Le système monétaire international et le canari dans la mine d’or » (traduction libre), août 2025
  4. NBC News, “U.S. national debt reach a record $37 trillion, the Treasury Department report” (en anglais seulement), « La dette nationale des États-Unis atteint un niveau record de 37 000 milliards de dollars, selon un rapport du département du Trésor » (traduction libre), août 2025
  5. Fiscal Data, “What is the national debt?” (en anglais seulement), « Qu’est-ce que la dette nationale? » (traduction libre), novembre 2025
  6. The Globe and Mail, “How much gold will be enough to diversify China’s reserves?” (en anglais seulement), « Quelle quantité d’or sera suffisante pour diversifier les réserves de la Chine? » (traduction libre), septembre 2025
  7. Macrotrends, “Gold Prices – 100 Year Historical Chart” (en anglais seulement), « Cours de l’or – graphique historique sur 100 ans » (traduction libre), 2025
  8. Google Finance, “Gold Continuous Contract” (en anglais seulement), « Contrat continu sur l’or » (traduction libre), novembre 2025

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