Présidence de Donald Trump : 5 termes à garder à l’esprit
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEU INSPIRÉ | Publié le 20 novembre 2024
Rédigé par L’ÉQUIPE INVESTISSEU INSPIRÉ | Publié le 20 novembre 2024
Après deux ans de conjectures sur le futur 47e président des États-Unis, les investisseurs peuvent maintenant se concentrer sur ce à quoi pourrait ressembler une deuxième présidence de Donald Trump, appuyé par une Chambre et un Sénat républicains.
Il est encore trop tôt pour savoir précisément quelles politiques mises de l’avant lors de sa campagne seront effectivement adoptées ou jusqu’où il ira concernant certaines de ses déclarations les plus controversées, mais, d’après ses antécédents, il y a quelques termes clés avec lesquels les investisseurs devraient se familiariser, puisque vous les entendrez probablement au cours des quatre prochaines années.
Tarifs douaniers : Les tarifs douaniers étaient l’un des principaux piliers du programme de M. Trump, plus précisément une taxe générale de 10 à 20 % sur tous les biens importés et une taxe de 60 % sur tous les produits chinois1. Étant donné qu’il avait déjà imposé des tarifs douaniers d’environ 380 milliards de dollars américains2 sur les biens importés, il est possible qu’il respecte cette partie de son programme – et plus tôt que tard. « (C’est un) domaine dans lequel le président... n’a pas à attendre le Congrès pour s’activer, a indiqué Eric Lascelles, économiste en chef, RBC Gestion mondiale d’actifs (RBC GMA), dans une vidéo sur les résultats des élections3. Nous nous attendons à l’imposition d’une partie et non de l’intégralité des tarifs, et nous ne sommes pas convaincus qu’il imposera les tarifs généralisés de 10 % au monde entier. »
L’effet Trump : Cela fait référence à la façon dont les investisseurs et les marchés réagissent aux mesures économiques et politiques liées à une possible présidence de M. Trump. Les actions se sont fortement appréciées le lendemain des élections, comme ce fut le cas après sa victoire de 20164, ce qui montre à quel point les marchés se soucient des impôts et de la réglementation, a affirmé M. Lascelles. « M. Trump propose d’assouplir la réglementation, de réduire les impôts et de faciliter la vie des sociétés pétrolières, a-t-il poursuivi. Cette combinaison de mesures est considérée comme favorable au marché boursier. » Dans le cadre d’un balado, Stu Kedwell, premier directeur général, premier gestionnaire de portefeuille et cochef, Actions nord-américaines à RBC GMA, a déclaré que, même s’il n’est pas possible de savoir si les marchés continueront de grimper, ce qui stimule les gains après les élections ne disparaît pas5. « La probabilité d’une baisse des impôts, d’une pente plus accentuée de la courbe de rendement, d’une plus grande activité de fusion et acquisition, d’une activité accrue sur les marchés des capitaux, de la diminution des embûches découlant de la réglementation – ces sujets ont été assez cohérents. »
L’économie selon Trump : Ce terme a été utilisé pour décrire le programme économique de M. Trump lorsqu’il a accédé au pouvoir la première fois. Maintenant qu’il est de retour, certains parlent déjà de l’économie selon Trump 2.0. Pendant la campagne électorale, le prochain président a discuté des baisses d’impôts, de l’assouplissement de la réglementation et du resserrement de l’immigration6, ce qui aurait une incidence sur l’économie, entre autres choses. « Aucun des deux candidats n’avait un programme vraiment stimulant, a dit M. Lascelles. Nous ne pensons pas que le déficit va exploser. Nous ne prévoyons pas une envolée de la croissance économique, mais selon nous, c’est un programme peut-être légèrement favorable à l’économie, ou du moins qui ne la pénalise pas. »
Inflation : Même si l’inflation n’est en aucun cas une nouvelle idée – tout le monde y pense depuis plus de deux ans –, vous pouvez vous attendre à entendre le mot dans l’avenir. Beaucoup affirment que les tarifs douaniers susceptibles d’être imposés par M. Trump pourraient faire grimper le coût de toutes sortes de biens tout en réduisant le PIB des États-Unis. RBC estime qu’au cours des deux prochaines années, l’économie américaine pourrait reculer de 0,2 %, tandis que l’inflation pourrait gagner 0,8 % comparativement aux taux qu’elles auraient autrement enregistrés.7 Voici les répercussions que les tarifs douaniers pourraient avoir sur le PIB et l’inflation ailleurs.
Pourtant, d’autres politiques dont M. Trump a parlé pourraient compenser cette hausse des coûts. « Une politique plus favorable au secteur pétrolier, avec une augmentation de la capacité de forage, pourrait peut-être avoir l’effet contraire et être légèrement déflationniste, selon M. Lascelles. (L’inflation) pourrait être résolue par les banques centrales, si elles ne réduisent pas trop les taux. »
Géopolitique : La victoire sans équivoque des républicains aux élections de 2024 semble faire écho à l’incertitude économique aux États-Unis, en particulier pour les petites entreprises. On ne peut pas en dire autant pour le reste du monde. Avec le retour de M. Trump au bureau ovale, d’autres pays pourraient être forcés d’augmenter leurs dépenses militaires et de redéfinir leurs alliances. Bien que les tarifs proposés8 par M. Trump puissent avoir un effet négatif sur le commerce, les baisses d’impôts que beaucoup prévoient de la part de cette administration pourraient résoudre en partie cette question. « Les baisses d’impôt aux États-Unis rendent les autres pays un peu moins compétitifs, en comparaison », a expliqué M. Lascelles.
Bien qu’une deuxième présidence Trump puisse avoir des répercussions considérables sur l’économie, les investisseurs doivent se rappeler (comme l’illustre le graphique ci-dessous) que la performance de l’économie n’est pas directement corrélée avec le parti au pouvoir – les marchés se sont bien comportés à certains moments lorsque les républicains étaient au pouvoir et à d’autres moments lorsque les démocrates étaient au pouvoir. Cela peut s’expliquer en partie par le fait que le rendement du marché boursier repose aussi sur les innovations et les décisions des sociétés elles-mêmes.
Sources : Eric Lascelles, économiste en chef, RBC Gestion de patrimoine, Bloomberg, données jusqu’au 31 décembre
2023; données fondées sur les rendements des cours (ne comprennent pas les dividendes).
Comme l’a conclu M. Lascelles dans ses perspectives au lendemain des élections, le vote n'est pas la seule chose qui importe aux marchés. « Nous en apprendrons davantage dans les prochains jours et dans les prochains mois, a-t-il indiqué. C’est une question à suivre. »
1 Source : Tax Foundation, « Revenue Estimates of Trump's Universal Baseline Tariffs » (en anglais seulement), « Estimations des revenus des
tarifs douaniers de base de Trump » [Traduction libre], novembre 2024
2 Source : Tax Foundation, « Tariff Tracker: Tracking the Economic Impact of the Trump-Biden Tariffs » (en anglais
seulement), « Suivi des tarifs : suivre l'impact économique des tarifs Trump-Biden » [Traduction libre], juin 2024
3 Source : RBC Gestion mondiale d’actifs, « Faits saillants des élections américaines de 2024 », novembre 2024
4 Tableau du S&P 500, S&P Capital IQ, du 5 novembre 2024 à la clôture du 7 novembre 2024
5 Source : RBC Gestion mondiale d’actifs, « Perspectives au lendemain des élections américaines : les actions se redressent après la victoire de Donald Trump », novembre 2024
6 Source : Reuters, « Trump 2.0: What it could mean for trade, migrants, climate change and electric cars » (en anglais seulement), « Trump 2.0 : quelles conséquences pour le commerce, les migrants, les changements climatiques et les voitures électriques » [Traduction libre], novembre 2024
7 Source : RBC Gestion de patrimoine, « Élection présidentielle américaine : Retour vers le futur », novembre 2024
8 Source : Reuters, « Trump unlikely to impose full tariff plan - S&P Global » (en anglais seulement), « Il est peu probable que Trump impose un plan tarifaire complet- S&P Global » [Traduction libre], novembre 2024
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